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Coucou ! |
| Le lendemain, nos motos reposées nous enlèvent dès la première heure suivant la fin du
copieux petit déjeuner, suivons la vallée de l’Inn, Innsbrück, petite incursion en Schpountzland. De nouveau l’Autriche, traversons Salzburg, ne faisons pas de dépôt de gerbe à Braunau-am-Inn, croisons des troupeaux de tarmos teutons. Il fait très beau, beaucoup de Viragos dehors !!! |
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Il est à noter : |
| Entrons dans Prague vers 18 ou 19 h. Mes amis Michal et Alena sont prévenus mais il faut traverser la ville pour les rejoindre. Au bord d’une pénétrante de Prague, en profitant d’un arrêt carburant, nous questionnons le pompiste qui sort un plan de son étalage et commence ses explications dans la langue de ses ancêtres. Arrive alors un caisseux qui, après avoir fait le tour de nos motos (vu les 2 “F”) nous propose de nous piloter jusqu’à Cerny-Vul (prononcer “tchernîvoûle” avec l’accent tchèque) là oùsqu’on va, quoi ! On traverse la ville. C’est sans transition la campagne et nous nous retrouvons à l’entrée du bled. Tiens, y’a un bistro, alors j’y vais pour demander, mais les indigènes ne nous comprennent pas et après avoir essayé avec les mains, l’un d’eux enfourche un 600 DR et nous suivons. A 1 km, il nous laisse devant la porte. Il est à noter que les villages n’ont pas de nom de rue et que chaque habitation est désignée par un numéro : tu vois le cauchemar des livreurs, toi? |
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| Michal et Alena nous attendaient. Ça faisait depuis 1986 que nous ne nous étions
revus. Ils étaient à l’époque venus chez moi, mais sans leurs jeunes enfants, qui n’avaient pu quitter le paradis socialiste d’alors. On s’embrasse, on rigole, on sort les photos de l’époque, les motos sont au garage, nous allons dans un proche bistro chercher des cruches de bière (ça se vend au seau ici), ils nous organisent une petite fête avec tout ce qu’il faut. Je fais la connaissance de leurs filles (20, 22 et 24 ans) et grande fête jusqu’à je sais plus... Je vais la sortir maintenant avant d’oublier : si je suis venu en Tchéco en Guzzi, c’est pour faire la Jawa !! Ouaff !! Le lendemain, ils avaient tous deux pris des congés pour nous faire tout visiter : depuis le balcon d’où le Roi Wenceslas aurait dit à la foule de ses sujets massés là : « Comment allez-vous, yaux de poêle? » mais en patois local sinon ils auraient pas rigolé, jusqu’à l’auberge préférée de leur brave soldat Chveïk. |
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Ils voulaient nous garder, ils voulaient que nous restions, une de leurs filles s’était même résignée à prendre le voile si nous les laissions, mais il
a fallu continuer! Il y a 4 ans, dans la même région, j’avais vu pas mal de voitures et camions en panne, restés là où ils s’étaient arrêtés, des charrettes à chevaux
empruntant la même route que des centaines de camions fumants et puants. |
| Plusieurs heures après, petit déjeuner local : charcuteries, fromages, tomates, ail,
oignons, cébètes, concombres et poivrons et nous pouvons sans transition attaquer la première Piwo du jour, suivie par bien d’autres bien tièdes. Mon pote Jurek est le pape de la BMW R75 et Zündapp KS750. Il vend actuellement aussi une MV350 bicylindre. |
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| Il réalise actuellement une copie conforme de la remorque équipant les sides de la
Wehrmacht. Comme il est en retard de fabrication, il ne peut nous guider comme prévu et nous nous débrouillons donc seuls et décidons d’atteindre la Baltique, but culturel de notre voyage. |
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Après une bonne cent-soixantaine de km, Steve se range devant une église. Croyant à une subite crise de mysticisme, je m’arrête aussi mais je vois à sa
tête que quelque chose ne va pas : plus d’embrayage. |
| Nous arrivons à Gdansk (Dantzig pour les germanisants), une très belle et ancienne
ville. Les grandes villes sont toujours très belles, alors que le reste du pays mériterait un bon coup de fraîcheur, mébon, faut dire aussi que les grandes villes ont quasiment toutes été rasées au cours de la dernière et donc reconstruites à l’identique. Détours dans les ruelles : tiens, on entend parler toutes les langues. |
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| On sort de la ville, fait le tour des chantiers navals immenses (Ça vous dit quelque
chose, Solidarnosc et Walesa ? ) et arrivons sur le Westerplatte. C’est ici, que le 01/09/39, des obus tirés par le cuirassé Schleswig-Holstein tuèrent une vingtaine de soldats polonais : la deuxième guerre mondiale venait de commencer. |
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| Elle est pas belle, la Baltique ? |
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| Départ pour la presqu’île de Hel, faisant face à Gdansk à l’ouest et St. Petersbourg à
l’est. C’est le territoire polonais le plus au nord. La route qui y mène est sous le niveau de la mer... Le port de pêche de Hel est situé à l’extrémité d’une presqu’île d’une quarantaine de kilomètres. |
![]() Note de JN : postérieures à ce voyage, ces 2 photos donnent une idée de la position “sous-marine” de cette route. |
| Arrivée vers 20h. Hôtel, on part vite bouffer car la plupart des restaus sont déjà fermés : c’est pas Juan les pins. On trouve un truc super, rempli de pièces de bateau cuivre/acajou. Piwos, repas complet et abondant poisson, morue fraîche, blanc de Bordeaux, desserts et vodkas Zubrowka pour environ 80 FF par personne. L’hôtel donne sur le port et la Baltique, ça doit être pour ça qu’il en coûte aussi près de 100 FF par personne. |
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| Retour le lendemain matin car nous devons assister à une concentre à Trzcianka
(prononcer : tchiârrrnka). Nous y arrivons à l’apéro et demie, faisons une arrivée remarquée et repiwo. Steve à droite. Bière succulente ! |
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| Finalement, c’est triste d’être polonais : la plupart ne connaissent pas les Guzzi. Jurek nous rejoint, on se tape une ’tite chope et faisons éponger ça par une soupe aux haricots servie d’une roulante militaire et aussi épaisse que l’intellect d’un commissaire politique. |
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| Les Polonais ont une manière bien à eux de garer leur brêle ! | ![]() |
| Pas trop de zlotys, alors on roule sur de vieux cylindres à trous, fierté de l’industrie du socialisme radieux. | ![]() |
| Ça doit être une Oural ou Dniepr (?) | |
| Des Junak, motos Polonaises culbutées. Motos très fiables à ce que l’on dit (mais ce sont les Polonais qui le disent...). |
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| Un bricoleur sachant bricoler a monté ce moteur de VW Coccinelle sur sa brêle. | ![]() |
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Avec Patrick, nous décidons de rentrer plus tôt, quitte à rater the concert. Je dois dire que je n’apprécie que très modérément les routes du coin la nuit et il y a quelques soirées, parti en T-shirt et petit blouson, je me suis
pelé comme pas possible pour rentrer malgré le pull prêté par Steve et ma combi pluie. |
| Nous allons voir et là, surprise, y’a du monde, 5 ou 6 personnes. Nous garons les motos devant la porte, les 5 ou 6 nous dévisagent comme des martiens regarderaient un contractuel leur dresser un PV pour stationnement interdit et là, un autre mec nous tombe dessus en vociférant je ne sais quoi dans sa langue. Nous sourions poliment et je l’attrape par la manche pour lui faire lire le “F” des motos. Là, il s’exclame quelque chose qui ressemble à “Fransousska”, les sourires s’affichent, le taulier (car c’est lui) nous prie d’entrer, il parle un peu d’allemand, nous paie à boire et re-piwo. Il nous explique que c’est son notzklub (boîte de nuit), que ça va commencer et nous installe à sa table pendant qu’il vend les tickets d’entrée. Quelques gorilles genre notre 15 ribounets mais en moins souriant, ont pour mission de surveiller nos meules : j’ai vu nos bécanes déjà fort entourées, même par de jeunes enfants : jamais un doigt dessus !! |
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On rejoint notre palace vers 2h30 ou 3h30, le jour pointe déjà : il fait jour dès 4 h. |
| Nous sommes attendus chez mon vieil ami Hans qui habite la charmante localité de
Kenzingen, au bord du Rhin et à 20 km de Freiburg. Nous y arrivons vers 20h. Mon pote est parti bosser, mais j’explique mes aventures topcasesques à sa femme qui me prête T-shirt, slip et peignoir et me promet mon linge propre pour le lendemain. Nous préférons dormir non pas dans leur maison, mais à 5 km de là. Ils ont une caravane sur un chouette terrain avec lac. Le lendemain, je profite un peu de mon pote qui ne reprend le boulot qu’à 14 h. Petite visite du pays pour Patrick. Dans les bistrots de Kenzingen, ils ont des pendules qui fonctionnent dans le sens INVERSE des aiguilles d’une montre, va rentrer à l’heure, toi ! |
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| Pêche à l’anguille, de nuit. Les cannes sont munies d’un grelot et en attendant que ça
morde, on boit des bières... Départ matinal, direction Chalamont (01) à travers Vosges et Jura. Nous arrivons dans l’après-midi, à côté de certaines étapes de plus de 11 heures et 800 km, c’est du velours ! |
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Même Patrick revit : il comprend ce que les gens racontent !! |
Date de création : 22/01/2011 à 19:21 - Dernière modification : 10/02/2011 à 17:41