Issarlès - Février 2003

Encore Issarlès, toujours à la même période, mais cette fois en Zündapp.

Prologue

Départ de Cannes vendredi 13h dès le retour du travail d’Andrea. La moto est sur la remorque. Nous sommes attendus le soir chez Pat et la Doune, soit à 350 km.
La moto, c’est une Zündapp KS600 de 1939, acquise en Pologne en 1996, longuement et entièrement refaite.
Elle est attelée et roule de nouveau depuis une quinzaine de jours seulement.

En prévision de menues réparations, un superbe sac postal (Merci Super-Tonio) a été rempli d’outils et ressemble aux valises d’un ambassadeur le jour d’une rupture diplomatique.

Fin du prologue

Arrivée à Romans vers 17h, nous recherchons une station-service pour décharger la remorque (il faut obligatoirement dégonfler la roue du panier pour la remettre en place), plein d’essence et direction GLB, à 6 km.
Le Pâââât nous a rejoints et nous ouvre la route.

Dès la sortie de Romans, le carbu désamorce.
En déjà vieil habitué, les gestes rituels s’effectuent : puissant souffle dans la durite, ça fait un joli glou-glou dans le bidon, on rebranche et c’est parti, l’haleine fraîche en moins.

Un kilomètre plus loin, en rentrant la 4e, la biellette entre sélecteur et commande de boîte se casse net.
Là, il suffit de démarrer en 2e, de passer la 3 d’un habile coup de botte et za roule, Monzieur !

Mais nous sommes arrivés et profitons des derniers rayons de soleil pour remettre en place un morceau de tige filetée M6 entre les biellettes, démonter la grille d’égout qui sert de filtre.

Le Miche du Sud et Tom viennent d’arriver, précédant juste le Scal de quelques heures.

Une soirée des plus paisibles s’ensuivit, pendant laquelle nous avons beaucoup médité dans le calme impressionnant qui nous caractérise.
Le Scal nous rejoint enfin à £%## h moins le quart.

Départ vers 10 heures samedi matin. L’itinéraire choisi est GLB-Tournon (ville réputée pour ses rond-points) -Lamastre-Le Cheylard-Issarlès.

Le fait marquant est que la Doune va rouler avec nous sur sa puissante 125, comme quoi on peut être l’épouse du Président des top-lopettes et ne pas en être !...

RV à Tournon pour attendre MCT et Manue, sur twin 2T Yam 350 de ’72.

Nous partons en avance pour ne pas ralentir le groupe. La montée du col nous permet d’admirer le paysage, l’allumage venant de se dérégler.

C’était la came qui actionne le rupteur qui tournait dans le vilo. Elle n’est même pas clavetée !!

Quelques pannes insignifiantes plus tard, nous nous garons sur la place de Lamastre pour un rapide sandwich et une séance de mécanique échange bougies-condensateur-réglage d’avance.

C’est reparti. Quand elle tourne bien, c’est du vrai bonheur, mais ça ne dure pas : à la montée d’un col, MCT me rattrape et me fait stopper : la roue AR se déhanche méchamment, 6 rayons sont cassés. Comme j’ai une roue de secours, échange et c’est reparti jusqu’à la prochaine..
La roue de secours est équipée d’un pneu russe vieux comme un Premier Secrétaire du Parti et m’autorise des glissades sublimes dans les gauches.
Les “modernes” sont parties devant, notre groupe se réduisant à MCT et au Pââât.

La séance de réparations suivante de déroule à une soixantaine de km d’Issarlès, les copains qui suivaient ayant remarqué que je perdais des boulons.
En réalité, ce ne sont que des vis et celles qui maintiennent la roue AR contre le pont.

Séance technique : contrairement aux Guzzi dont la roue AR est entraînée par cannelures, la roue Zündapp est maintenue par un axe assurant seulement le maintien, l’entraînement se faisant par 4 vis M12 plaquant le flasque de roue contre le pont dont la “couronne” à 4 filetages intérieurs.

Il  restait 1 vis sur 4....
Non loin de nous, une cadavre de pelleteuse achevait de rouiller : nous l’avons sauvagement dépecée de ses vis et écrous M12, alors que Pââât repartait en arrière pour tenter d’acheter 4 vis et écrous.

Ci-contre, photo prise 1 an ou 2 après. Cherchez plus la pelleteuse, elle est partie.
Le Pâât revient, fièrement muni d’une boîte d’écrous de 12

Entre temps, avons démonté 4 écrous de barrière de sécurité pour faire entretoise, les
fixations du panier ont été remplacées par de la vis de pelleteuse, le soleil disparaît, nous repartons.
Il faudra tout de même que je pense à envoyer une boîte de chocolats à la DDE pour services rendus.
Peu après, un panneau lumineux nous indique qu’il fait -6°.

La route devient verglacée méchant entre les congères de plus en plus longues et hautes.

Le Pâât roule devant pour m’éclairer ; c’est la seule fois que j’aurais pu rouler plus vite que les motos, mais qu’est ce qu’il fait froid.

Andrea s’est emmaillotée dans ses couvertures.
C’est Pââât devant ; aux trucs réfléchissants derrière ses bottes, on devine qu’il doit garder les pieds au sol et “glisser” pour maintenir la moto.

Et moi, rien que pour l’embêter, je donnais de grands coups de gaz !
De moins en moins de “noir” sur la route et c’est Le Béage, où nous faisons un ultime plein de carburant.

Nous voyons dans le regard de la pompiste qu’elle nous envie et se joindrait bien à nous pour une promenade au clair de lune, mais elle doit surveiller ses pompes...
Et enfin le panneau “Ard’twin”, la route de la ferme.

Le moteur recommence à pétarader, je dois éteindre le phare et termine à la clarté des étoiles.

C’est terminé, nous sommes arrivés les derniers, après une dizaine d’heures pour faire 120 km.

“Ils” nous attendaient, avaient conservé du vin chaud pour nous.

C’est formidable d’être là, je suis épuisé, mais heureux, mais qu’il fait donc froid !
 
Chouette ! Il reste des places au camping des Flots Bleus !
Nous apprenons que la Doune, qui n’a pu suivre les V11, a rebroussé chemin et est rentrée toute seule chez elle.

On retrouve les potes, on boit un autre vin chaud, Marie Lonza nous a mijoté une soupe au Pistou ardéchoise avec lardons et saucisses.
Casimir, dont les moustaches, même givrées, sont plus belles que les miennes !
 

Comme je sanglotais sur l’épaule du Scal ma très grande déception d’être arrivé après lui, il m’a sussuré à l’oreille qu’il était là au titre de l’invitation de 2002...

C’est pas de l’Amitié, ça ???
Ce n’est pas moi qui vous décrirai la soirée au coin du feu, après une tournée de Sucres à la ferme, c’est le Pââât qui a reçu la coiffe de Ste Mélitta et les Saints Sacrements, et j’ai honteusement disparu me sacdecoucher dans la grange.
Dimanche matin.

Ça va mieux. Dormi comme un vieux bébé fatigué.

Petit déj’ à la ferme ; je retourne voir ma Belle qui a dormi bien au chaud dans un tas de neige.






Elle ne fera pas le retour : il ne reste que 2 vis, le flasque de roue s’est déformé et les trous sont maintenant oblongs. Rien ne pourra tenir.

Dommage car il y a tout ce qu’il faut ici pour réparer.

Je ne résiste pas au plaisir, un coup de Start-Pilote, 4 coups de kick et elle démarre, encore blanche de givre.




Distribution des prix au soleil.

Un Gardois me souffle la coupe de la plus ancienne : il s’est inscrit l’avant-veille et est venu en Motosacoche de ... 1938 !

Ard’twin fait bien les choses et me décerne la coupe de la malchance.
Là, j’ai protesté avec véhémence : avec un traîneau, ça compte pas !
L’assistance est contactée et envoie un camion plateau qui nous rapatriera jusqu’à GLB.

Remerciements à MCT, Manue et Pâât qui ont fait plus que m’assister dans cette galère, à l’équipe de Ard’twin qui nous a permis de nous retrouver dans cet endroit et cette ambiance magiques, à Marie pour sa soupe miraculeuse, à Isabelle et Christian de la ferme de la Rajasse, à Pat et la Doune pour leur accueil, à tous les potes pour leur amitié, à l’AMDM pour l’assistance 4 étoiles et à Andrea qui me supporte et me suit encore dans ce genre de balades.

JN

Le point de vue de Madame... et ses corrections

--« Prologue : Départ de Cannes vendredi 13h --»
• Départ vers 10 heures samedi matin...

J’ai bien retenu les instructions, je sais ce que je dois faire. Lester le side, fermer ma grande gueule et m’estimer heureuse qu’il m’amène encore.

Pour ne pas être tout à fait inutile, je suis quand mème nommée responsable du frein à main. Enfin du bout de bois qu’il faut placer au bon moment et surtout récupérer avant chaque départ.

--« RV à Tournon pour attendre MCT et Manue. Nous partons en avance pour ne pas ralentir le groupe... --»
• Ça péterade sec et nous avançons au pas. La Doune partie comme une fusée revient : « Et alors ? »
Le premier arrêt d’une longue série. Je m’acquitte consciencieusement de ma tâche. Je mets le frein à main. Reflexion du JN : « Là, c’est pas la peine ».

--« Quelques pannes insignifiantes plus tard... --»
• Ce n’étaient jamais les mêmes et nous n’avancions pas plus vite après les diverses “réparations”. Enfin c’était devenu tellement ennuyeux que je me désintéressais de mes devoirs. De tout façons, je mettais jamais le frein au bon endroit, alors je m’en foutais. Merci aux autres qui s’en chargaient à ma place.

--« Lamastre pour un rapide sandwich et une séance de mécanique échange bougies-condensateur-réglage d’avance. --»
• Là, ça devenait bon. Enfin du plaisir.

--« C’est reparti. Quand elle tourne bien, c’est du vrai bonheur, mais ça ne dure pas. À la montée d’un col, MCT me rattrape et me fait stopper : la roue AR --»
• Vieille rengaine, les pneus qui éclatent, les jantes qui explosent, les écrous qui se perdent, c’est d’un commun... Même plus peur...

--« Il faudra tout de même que je pense à envoyer une boîte de chocolats à la DDE pour services rendus. --»
• UNE PALETTE !

--« Andrea s’est emmaillotée dans ses couvertures. --»
• J’avais prévu la catastrophe naturelle.

--« Nous apprenons que la Doune... a rebroussé chemin et est rentrée toute seule chez elle. --»
• Là ils ont vraiment pas assuré, les mecs. Honte sur eux !!!

--« Ard’twin fait bien les choses. --»
• Eux, ils ont par contre super bien assuré

--« Remerciements à MCT, Manue et Pâât qui ont fait plus que m’assister dans cette galère, à l’équipe de Ard’twin qui nous a permis de nous retrouver dans cet endroit et cette ambiances magiques, à Marie pour sa soupe miraculeuse, à Isabelle et Christian de la ferme de la Rajasse, à Pat et la Doune pour leur accueil, à tous les potes pour leur amitié, à l’AMDM pour l’assistance 4 étoiles, --»
• MERCI, MERCI et MERCI

--« et à Andrea qui me supporte --»
• (encore)

--« et me suit encore dans ce genre de balades. --»
• Il m’avait promis que tout était “au poil”. Je suis trop crédule alors une fois sur la route je n’avais plus vraiment le choix.

Andrea

Date de création : 09/02/2011 à 18:10 - Dernière modification : 10/02/2011 à 17:41