Vietnam - Avril 2011

Prologue

Mercredi 30 mars, réveil à 5h30.

Catherine nous dépose à Nice. Vol sans histoire jusqu’à Paris CDG. Ayant une petite faim, prenons un café- sandwich chez Paul.
Pour nous rappeler que l’Indochine, c’était le pays des plantations d’hévéas, Paul le pâtissier fin nous sert un sandwich caoutchouteux.

Embarquement 13h25 sur Vietnam Airlines. Va y en avoir pour 11h30 jusqu’à Saigon (pardon, Ho-Chi-Minh City).

À peine après le décollage, la ronde infernale des hôtesses en Ao-Daï commence : repas du soir !
Apéro à peine servi, le plateau bouffe arrive, suivi de près par le café (le pinard, on l’a raté)
Pas eu le temps de réclamer, les hôtesses débarrassaient les plateaux !

Et puis, les écoutilles sont fermées, va falloir dormir ???
Mais oui, c’était le dîner que l’on nous a servi ! Et 14h GMT = 20h Vietnam.

 À part dormir, que faire d’autre ?

Réveil vers 5h, c’est le petit déjeuner :
L’hôtesse : « Eggs or prawns ? »
Nous : « Café ! »
L’hôtesse : « No, eggs or prawns ? »
Nous : « Café ! »

L’avion soubresaute, les ceintures doivent être bouclées et le commandant Lind-Berg, notre pilote, nous communique qu’en raison des conditions de vol, il n’y aura pas de café !

Atterrissage à Saigon vers 6h. Je glisse sur la durée des formalités de visa vu qu’il n’y avait qu’un seul policier pour tout l’avion !

On finit par récupérer nos passeports : le visa d’arrivée se payant en USD, le policier local fait une brillante conversion style 1 € = 1 USD.
Je laisse glisser, nous ne voulons plus que sortir de ce bazar, les Winston frémissent dans nos poches et enfin dehors !

Cet aéroport est d’une propreté chirurgicale. Sur le trottoir, une équipe de 5 personnes dépoussièrent la partie SUPÉRIEURE des panneaux indicateurs !

2 heures et quelques clopes plus tard, avons enregisté pour Hanoï et embarqué après un contrôle des plus aléatoires.

Les soubresauts en vol font que nous n’aurons pas de café mais un snack (le pain, ce doit être Paul le pâtissier fin qui l’approvisionne) et un espèce de pudding bizzarre que nous n’avons pas osé manger.

Vers 10h, sommes enfin à Hanoï. un brave petit Vietnamien avec un panneau “Jean Noël” nous attend. C’est bien le chauffeur de l’hôtel. Nous embarquons et suivons un genre d’autoroute.

Est-ce un jeune conducteur inexpérimenté ? Il ne dépasse pas 80 km/h mais klaxonne comme il respire. D’ailleurs, tout ce qui circule répond en klaxonnant !

Un ralentissement : notre chauffeur se jette sur la voie de détresse (en klaxonnant dûment), dépasse à droite le camion qui nous précédait, les nombreux 2 roues qui partent en tous sens et, tiens ! nous sommes devant, entourés de véhicules de tous calibres.

Apercevons les premières rizières, des buffles, des maisons très étroites, des bambous...

Andrea a fermé les yeux plusieurs fois pour ne plus voir la circulation et enfin, c’est l’hôtel !

Jacques nous a trouvé un hôtel sympa, dans la vieille ville.

Situé en bout d’une ruelle en cul-de-sac, il est, compte tenu de la circulation dans la capitale, d’une grande tranquillité.
La vue depuis le balcon.
La vue depuis le balcon, mais vers le bas.
Notre chambre, bien propre.
Et Internet, dans tout ça ?

Mon ordi arrive à trouver une connexion Wi-Fi, mais cela ne va pas plus loin !

Pourtant la connexion est bonne, mais rien à faire !

Tant pis, il n’y aura pas de blog tenu à jour !

Après une -excellente- bière et une douche, nous sortons faire quelques pas aux alentours.

Ce soir, nous dînerons avec Jacques et mettrons au point les derniers détails de notre voyage.
Premiers pas dans la ville : surprenant !

Pour vous faire une idée, un bête carrefour :
Le trottoir est de la plus grande importance : il ne sert pas au passage des piétons. D’ailleurs, les piétons, on s’en fout !

Le trottoir, c’est le lieu où l’on boit le thé ou la bière, où l’on mange, où sont placés l’étalage des marchands, l’atelier des mécanos, la cabine de peinture des peintres, le salon des coiffeurs et le parking des 2 roues !

Tout s’y vend !
Pas d’histoire : pour boire sa bière en terrasse, une caisse vide, un siège de dînette et hop !
Ici, c’est SOS-crevaison.

Pendant la réparation, ils offrent à leurs clients l’usage de la pipe à eau.
Pour faire son marché, on n’est pas obligé de descendre de cyclo. On s’y faufile, les piétons n’ont qu’à se garer !


Les bicyclettes font également des présentoirs fort convenables.
De fabrication locale, les top-cases semblent plus robustes que ceux que nous connaissons.

Nous déambulons donc à la recherche d’une banque quand je suis accosté par un jeune garçon souriant qui me fait remarquer que ma semelle se décolle.
Qu’à cela ne tienne, il est justement spécialiste en semelles qui se décollent, me retire le mocassin à réparer, me chausse une jolie tong en plastoc rouge pendant qu’il œuvre sur ma semelle.

C’est là qu’arrive un deuxième cordonnier itinérant, dont l’œil exercé a vite répéré la semelle de ma deuxième chaussure !
Et hop ! Je suis chaussé d’une seconde tong bleue alors que les deux spécialistes s’affairent.

Trois minutes plus tard, les deux chaussures sont réparées alors que l’on me présente une facture verbale de 40 USD!
Là, je rouspète !
Dans mon portefeuille, la plus petite coupure est un billet de 20 €, que je remets au premier jeune homme, lui expliquant que c’est pour les DEUX chaussures !

Se multicourbettant de remerciements, celui-ci décampe, laissant là son collègue. Bien sûr, il n’était pas content.
M’enfin, il n’avaient qu’à s’arranger entre cordonniers itinérants !

Je me suis fait avoir comme un bleu, comme un touriste ! 20 €, c’est presque 1/2 mois de salaire ici !

Entre deux semelles, Andrea s’est aussi faite accoster par des marchands de cartes, de bouquins, de chaispasquoi, par une madame et son balancier de plomb, 5 dollars pour photo !

Nous réussissons à nous en extirper, une banque est juste à côté. Je change des dongs.
1 € = environ 30.000 VND (j’arrondis, c’est plus simple)
1 bière pression locale (excellente) = 3.000 VND, soit environ 10 centimes.
1 paquet de clopes = 8.000 VND, soit moins de 30 centimes !

Excellent repas au “Mediterraneo”, restaurant... italien en compagnie de Jacques. Demain, pour effacer la fatigue du voyage, promenades tranquillou dans Hanoï et rencontre de Nam, notre chauffeur-guide.

L’itinéraire.

Selon Google maps : 1.858 km et 41 heures, soit la modique somme de 45,317 km/h.
31 mars


À deux pas de l’hôtel, le petit lac.
La carte postale typique de Hanoï, c’est la pagode du Petit Lac.

Comme toute pagode sérieuse, elle possède son pagodon.
La carte date de 1890, mais les B52 ne l’ont pas eu, le pagodon !
Les habitants du lieu.
Les arbres sont surprenants.
Quelques vues de Hanoï.

L’opéra, en vedette dans le film “Diên-Biên-Phu”.
Le pont Paul Doumer
www.patrimsf.org/projet/IMG/pdf/Hanoi.pdf

Nous n’avons malheureusement pas pu le franchir, il est interdit aux piétons !
Pas facile de le photographier, on ne peut s’en approcher !
Déjeuner dans un chouette restaurant du bord du lac.

C’est de la fleur de bananier.
Les nems omniprésents.
Là, on s’est vengés de la bouffe de Vietnam Airlines !
Le repas était accompagné par de la sauce soja et par trois jolies jeunes filles.
Promenade au bord du lac : pas vraiment la foule.
C’est marrant, quand on voit quelqu’un qui bosse, c’est une femme !

Beaucoup portent un masque. Au début, je croyais que c’étaient les moches, mais c’est inexact.
Ah ! Les symboles...
Les immeubles les plus propres sont les bâtiments officiels, assez nombreux.
Visite du musée de l’Histoire du Vietnam.
Ancien bâtiment colonial, mais chais pu lequel...

Note du Ouebemasteur : il semble que ce soit l’intérieur du Musée de l’Histoire...
Je passe rapidement sur les collections présentées, les explications ne sont qu’en vietnamien. Dommage.


Wikipédia


Wikipédia vietnamien
Et toujours ces arbres superbes...

J’en ai aussi profité, muni de mon ordonnance, pour acheter deux paires de lunettes, réalisées en une heure !

Prix : 50 €. À ce prix, même pas envie de marchander !
Retour à l’hôtel et rencontre de Nam, sympathique jeune homme de 34 ans et départ décidé pour le lendemain 8h.

Une dernière pour la route...
1er avril : Hanoï - Langson (env. 150 km)

Sur la place de la cathédrale St. Joseph, en attendant Nam, je dois discuter pour empêcher un chauffeur de minibus de charger ma valise avec celles d’autres touristes.
Nam est à l’heure, nos valises embarquent dans le bon véhicule, sortons de Hanoï.

La route est large et belle, faisons quelques photos de ces maisons-tunnel.

J’ai eu une explication pour les dimensions des maisons : une ancienne loi venant des Chinois imposait une taxe foncière calculée sur la superficie de la façade.

Donc, plus elle est petite et moins on paye !

Et si on a une grande famille, on la fait très “longue”, la maison !

Je ne sais pas s’il y a aussi un truc fiscal à ce sujet mais, très fréquemment, c’est uniquement la façade qui est peinte.




Ce qui m’a également frappé, c’est que de très nombreuses maisons sont en construction, ainsi que nous l’avons vu tout au long de notre voyage, mais qu’elles sont toutes au même niveau de construction, c’est à dire fin du gros œuvre,  sans aucun début d’aménagement intérieur et sans portes ni fenêtres.
De nombreuses madames au bord de la route.
Elles vendent toutes la même chose : des sortes de galettes.

Nous nous arrêtons, plusieurs déjà courent vers nous, mais nous ne ferons affaire qu’avec une !

Elles sont bonnes, ces galettes et devraient bien aller avé une bière...
Onze road again.

Nam est un conducteur des plus prudents : 70 km/h maxi.

D’ailleurs, tout le monde roule lentement, y compris et surtout les 2 roues.
Je reviens aux 2-roues.

Comme en Chine, c’est ici le véhicule utilitaire, que tout le monde ne peut pas s’offrir.

La bagnole, on n’en parle même pas !

Si j’ai vu dans Hanoï des Bentley, grosses berlines Mercedes, des 4x4 style Audi Q8, Porsche ou Lexus, elles ne sont réservées qu’à quelques rares privilégiés.

Sur les routes, on rencontre surtout des camions, quelques berlines japonaises et des 2 roues.

Honda a fait un sacré coup avec des cyclos “Wave”, cadre en tôle emboutie, moteur 110 cm3, freins tambour, qui représentent 90 % de ce qui roule.

Ce doit être costaud, vu ce qu’ils arrivent à charger dessus !

Photo pub du GCC dans la ruelle de l’hôtel.
Mais là, on diverge !

Arrivée à Lang Son, une ville où l’armée japonaise s’est tristement illustrée pendant la IIe guerre mondiale, massacrant nos soldats sans retenue.

On n’a pas fini d’en découvrir, des lieux d’affrontements sanglants ! Car Lang Son, c’est la RC4 jusqu’à Cao Bang.

Mais n’anticipons pas.

L’hôtel est propret. Notre voiture (enfin, celle de Nam) est garée devant.

Oui, Fif, tu vas le voir bientôt, notre ami Nam !
La chambre agréable...
et la déco soigneusement étudiée.
Jolie vue sur le lac.
Les valises posées, il faut songer au nécessaire, c’est à dire s’alimenter.

En face de l’hôtel, il y a ce qu’il faut.
C’est - comme prévu - Madame qui oeuvre aux fourneaux.
Le patron, flatté d’accueillir des longs-nez (surnom que donnaient les indigènes aux occidentaux), nous prend pour des Russes et nous déballe ses souvenirs « Davaï, Tovaritch, Na sdorovie »... en nous offrant des coups de son tord-boyaux.
Nous avons beau tenter de lui expliquer que nous sommes “Pháp” et non russes, c’est l’hilarité générale tandis que pleuvent les petits verres !
Après ce succulent repas (qui a tout de même bien dû coûter 3 ou 4 € !) Nam nous conduit à la périphérie de la ville, pour visite d’un ancien fort français

C’est le précieux Jacques qui a “découvert” le lieu car les locaux, ils s’en foutent et le lieu n’est mentionné nulle part.

Pas d’accès en auto : nous grimpons le chemin.
Nous commençons à rencontrer les premiers “morceaux” du fort, détruit par les Chinois.

Petit rappel de la 3e guerre du Vietnam.
Quand je songe à la quantité d’explosif qu’ “ils” ont dû mettre en œuvre pour casser tout ça, il est certain que plus d’un Langsonien a dû réparer sa toiture...
Je trouve une entrée mais elle est murée quelques mètres plus loin.
Bien entendu, très belle vue sur la ville.
Derrière les montagnes, c’est la Chine.
Plusieurs tombes autour du site...
...et même des trous prêts à servir !
J’ai l’impression et cette impression se confirmera, que les Vietnamiens enterrent leurs morts un peu là où ça les chante...

Bon, avons fait le tour, il n’y a plus grand chose à découvrir.

Reprenons la voiture pour aller voir, ben chais pas quoi, car rien n’est indiqué, mais les escaliers invitent à aller voir...
Là, c’est plus une impression, ni une coïncidence, mais le pays ne se caractérise pas par une très grande propreté !

Note du Ouebemasteur : une recherche inverse par l’image ci-contre indique que ce lieu serait les vestiges de la citadelle de la dynastie Mac (XVIe siècle)
En haut des marches, ça continue vers ?...
Ben vers un monument !

Et de là, d’autre marches vont vers les sommets des rochers.

Je décide de garder le camp et de laisser l’intrépide Andrea gravir seule ces marches vers le Céleste.
Les marches sont très hautes, inégales, il n’y a pas de barrière et un grand trou de chaque côté.

C’est Andrea qui parle.
Et du haut, on voit ça.

Finalement, quand on a un numérique, il suffit de trouver le (la) courageux (se) qui crapahute pour voir ce qu’il (elle) a vu !
Au bas des marches, nous retrouvons le 4x4 verrouillé : pas de Nam.

Bon, il a dû faire un tour. Nous nous asseyons pour l’attendre et sommes rapidement entourés de jeunes enfants :
- « Hello ! » nous disent-ils !
- « Bonjour ! » répondons-nous.

Je suis préoccupé par le fait de ne pas paraître grossier et aussi d’affirmer ma qualité de “Pháp”.

Les enfants restent cependant à distance de sécurité de ces “longs-nez” qui parlent un langage étrange.

Afin de corrompre les prochains, nous décidons d’acheter des bonbons !


Nous finissons par trouver Nam, qui roupillait dans sa voiture !

Sur le chemin du retour, j’aperçois de l’inhabituel !
C’est bien Mêh-Dôr qui tourne en rond !
On voit pas bien ?

Allez, on s’approche !

Les deux rôtisseurs sont tout fiers que je prenne leur repas en photo et ils m’entraînent dans la cour où Sûl-Than attend son tour...
De dos, la jeune fille nettoie les boyaux dans une bassine.

Je préfère me retirer avant de découvrir d’autres secrets
Allez, les deux dernières...

Pour la petite histoire, il existe un antagonisme ancestral entre les habitants du Nord, où nous trouvons, et ceux du Sud.

Ceux du Sud trouvent dégoûtant de manger du chien. Eux n’en mangent pas.

Par contre, ils mangent du rat, que les habitants du Nord ne mangent pas.

Bon, on rentre à l’hôtel.

Après la douche, on va au restau du bord du lac : d’après Jacques, c’est ce qu’il y a de mieux avec, bien sûr, sur leur carte époustouflante, du chien mais aussi du chameau chinois et des abeilles frites.

C’est zarbi dans ce restau. Une ambiance (Andrea dixit) entre gare centrale, karaoké (très apprécié des Vietnamiens) et repas de mariage.

Nam n’est pas avec nous, le personnel ne parle que le local, on nous fait comprendre qu’il n’y a pas de chien et nous suggère, ou impose, du boeuf.

Ce n’était pas notre meilleur repas, il n’a pas droit à la photo.

Après le repas, balade au marché nocturne. Là non plus, pas de photo, c’est à 100% du linge chinois et des fringues.
Nous reconnaissons parmi les marques proposées : Chanel, Hermès, Armani...

No comment.

Le marché est très apprécié et de nombreux Hanoïens s’y rendent, mais c’est dodo pour nous.

Date de création : 01/05/2011 à 16:39 - Dernière modification : 19/05/2011 à 14:50