Condor

La Condor apparaît en 1939 et est dès le départ conçue comme une machine compétition-client. Son moteur provient de la Type C. Elle s’est d’ailleurs tout d’abord nommée « Nueva C ». Elle est l’évolution d’une lignée qui a commencé avec la GTV.

Par rapport à la C, les principales différences se situent au niveau du moteur en alliage léger. Les carters sont en Elektron™ (magnésium), la culasse en Idronal 51, ainsi que le cylindre, ce dernier bénéficiant de chemises en alliage chrome-nickel-molybdène d’une épaisseur de 5 mm réalisée par la fonderie de Glisenti à Brescia. Les soupapes font un angle de 62°, l’arbre à cames a un diamètre de 29 mm, avec des paliers de 24 mm de largeur. Le conduit d’admission et d’échappement ont respectivement des diamètres de 39 mm et 35 mm et les soupapes correspondantes des diamètres de 44,5 mm et 40 mm. A noter que la soupape d’échappement contient du sodium pour améliorer son refroidissement.

La partie cycle reste classique pour une Moto-Guzzi, avec un double berceau tubulaire, une fourche à parallélogramme et une suspension arrière à ressorts sous le moteur et amortisseurs à friction. L’empattement mesure 1.470 mm, la colonne de direction a un angle de 31°, valeur considérable, mais concevable pour une machine de course possédant une fourche à parallélogramme. Le freinage est assuré par deux tambours en Elektron™ de 220 mm de diamètre, suffisants au vu du poids de la machine.

D’origine, la Condor pèse 145 kg, mais une fois supprimé l’instrumentation électrique routière, les silencieux et divers autres accessoires, elle descend à 130 kg. Le modèle préparé par l’usine pour le Milan-Tarente de 1940 pesait aux environs de 125 kg.

En compétition, La Condor s’est illustrée dans plusieurs compétitions internationales. Les plus remarquables restent la course du Lario en 1939 et le Milan-Tarente en 1940.

Le jeune ingénieur Carcano était le préparateur de la machine de Nello Pagani qui triompha au circuit du Lario en 1939, devançant le quatre cylindre Gilera suralimenté. Serafine, seul pilote capable de maîtriser la puissance et le poids de la Gilera, aux dires de Carcano, aurait pu gagner s’il n’avait cassé un câble de gaz qui le contraignit à l’abandon. A noter dans cette course le classement absolu des trois premiers : Pagani sur Condor, Silvio Vailati sur Gilera « Otto Bulloni » et Guglielmo Sandri sur 250 Moto-Guzzi suralimentée.

En 1940, Guido Cerato finit premier au classement absolu du Milan-Tarente, le second était Raffaele Alberti sur la 250 suralimentée et le troisième Giacomo Rovaris sur Condor.

La Condor remporta de nombreuses autre victoires, mais sa carrière fut interrompue par la Seconde Guerre Mondiale. Elle reprit en 1946 à travers une machine très proche, le Dondolino, dont dérivera la 500 Gambalunga.

69 Condor ont été produites entre 1938 et 1940.

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Condor - 1938
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Condor - 1938
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Condor - 1948 - Replica (Altinier Classic Motorcycles)
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