Vietnam - Avril 2011

3e épisode

4 avril : Cao Bang - Ha Giang. Environ 240 km

En sortant de l’hôtel, constatons que le linge est lavé à la main !

Elles sont vraiment comblées, nos nanas !

Bande de veinards, voilà la suite !

C’est à une autre terrasse, celle-ci sans groupe électrogène, que nous prenons le café.
Nam, qui constate que nous n’avons rien à manger pour le ’tit dej, est déjà parti pour que “ses” touristes cassent la croûte.

Le voilà revenu avec deux petits pains fendus à la manière d’un sandwich bien d’cheu nous.

Ach ! Dans le pain, il se trouvait une sauce rouge au piment et des lamelles de porc 5 mm de viande - 2 cm de gras.

Nous avons décidé que nous les mangerions plus tard...

À la demande de Matthieu, j’ai ajouté un cadre aux photos.

Crachin peu après. Le Vietnam étant un pays d’eau, elle vient aussi d’en haut.
Nam nous avait prévenus : route plus mauvaise que celle d’hier.

Il n’avait pas tort : 1h30 pour 14 km...

La province de Ha Giang est une des plus pauvres du Vietnam.

Je parlerai plus loin de salaires et de conditions de vie.

J’ai aussi été frappé par le silence des forêts.

Ceux qui ont vu “La 317e section” auront remarqué le vacarme des oiseaux en forêt. Il n’y a quasiment plus d’oiseaux.

Ils les ont bouffés.
Ils bouffent aussi tout ce qui bouge !

D’abord, ils ont dû se nourrir et nourrir leurs enfants. Je ne peux comparer avec le Sud, mais en zone montagneuse, il n’y a qu’une seule récolte de riz pr an contre trois dans le Sud.
Les zones sauvages reculant de plus en plus devant les démographies galopantes, le gouvernement met actuellement en place des réserves pour la préservation de la faune et de la flore.

Ici, c’est un jeune garçon qui va vendre le malheureux blaireau (?) qui s’est pris au piège.

Mais il est temps de faire le plein.
Manque de pot (pour la pompiste) il n’y a pas de courant.

Elle devra remplir le 4x4 grâce à une boîte de conserves !
En attendant, Andrea achète à boire.

Je suppose qu’elle a parlé en vietnamien, à voir la tête de l’autre client qui en rigole encore !
Vers 11h, dans un passage étroit, Nam se serre au plus près des piquets en béton pour laisser le passage à un camion qui descendait.

Le camion arrive trop vite, ne serre pas assez et c’est l’accrochage !

L’arrière du Toyota a reçu ! Le conducteur du bahut ne se sent pas en faute : d’après lui, Nam aurait dû se serrer davantage !

Les flics sont appelés. Ils vont bientôt venir (bizzarre qu’ils se déplacent pour un bête accrochage).

A 12h, nouveau coup de fil : il paraît qu’ils nous cherchent !
Pourtant, il n’y a qu’une seule route !!!

13h, 2 flics arrivent en cyclo (la plaque bleue est une plaque gouvernementale) mais ce n’est toujours pas la police de la circulation !

13h30 les “bons” flics arrivent en minibenne.
Ils sont trois, le chef fait le croquis de la route pendant que ses sbires mesurent la route, le 4x4 et le camion sous tous les angles.

Pas beaucoup de photos : ils n’aiment pas ça !

Le croquis dûment renseigné, il faut faire demi-tour pour signer la déposition au bureau de la Polizei.
Ces formalités devaient durer 5 mn, elles dureront 1h30.

Le village, c’est Thin Tuc, mais nous bouquinons dans la ouature car le crachin est devenu pluie.

Repartons vers 15h.

Je ne vous avais pas encore montré de statue de l’oncle Hô. Voilà qui est fait.
Maintenant de la rizière et de la route.
Au Vietnam, on n’est jamais “seul” sur la route.

En face de soi, on trouve toujours quelqu’un, en vélo, cyclo, auto, camion, des cochons, buffles, vaches, chèvres mais aussi de très jeunes enfants sachant à peine marcher !
Allez, encore deux rizières pour la route !
Là, c’est encore un futur repas...
Maison en pisé.
Là, c’est un champ !

Entre deux cailloux, le sol est travaillé, on y plantera deux pieds de maïs !

Le brûlis atteste que des gens travaillent là.
En bas de chaque vallée, une rivière.

C’est pas original, mais c’est comme ça.

La vallée passée, on remonte vers le col suivant.

Et encore des gens qui travaillent dans les champs. Mais les champs, ici, c’est pas la Beauce !

Et tout se fait à la main. Je n’ai vu aucun tracteur ou autre machine en près de 2.500 km de voyage...

Parenthèse zoologique : vaches et buffles peuvent être mélangés, ils ne se chamaillent pas.

C’est bien entendu à la nuit que nous arrivons à Ha Giang, après une descente de lacets qu’Andrea n’oubliera pas.
Malgré l’heure, on nous fait deux oeufs au plat, avec de la vaskiwi.

La vaskiwi, c’est ça :

Des bungalows font office de chambre.

Le lit mesure 2,80 m de large !
Le lendemain, nous découvrons que nous sommes au bord du fleuve.

5 avril : Ha Giang - Dong Van. Environ 150 km

Petit déjeuner sur la terrasse du restau.

Le café est chaud et bon, mais avons droit aux oeufs au plat avec vaskiwi.

Nam est parti acheter les autorisations de pénétrer dans la haute région, qui est une zone militaire.

Des bungalows sont en construction, les maçons sont pieds nus, les fondations creusées à la bêche. Ci-dessous, les engins d’écacuation des gravats.

Je crois que vous avez assez vu de photos de rizières : elles se ressemblent, mais sont différentes. Comme disait Nam : « Same-same, but different »

Je serai plus bref désormais.

Nous partons donc avec le crachin qui semble s’attacher à nous.

« Mais quelle est cette riante cité ? » vous demandez-vous.


« Ce doit être Yen Minh » réplique-je.

Nous allons visiter le stade Lénine.
La tribune des supporters,
la tribune officielle,
et celle des autres pékins, si j’ose m’exprimer ainsi.

Vous l’aurez sans doute déjà remarqué, ce pays n’est pas la Suisse.
Tout le monde jette n’importe quoi par terre (un peu comme chez nous).

La différence, c’est qu’au Vietnam, personne ne ramasse. C’est énorme, cette différence !

Dans les villes, c’est organisé : avec des carrioles à bras (personnel 100% féminin) ou des camions bennes, les déchets sont collectés.

On les benne ensuite dans la nature, mais hors du village.
Le camion est chinois, de chez Dong Feng Motors. Existe aussi en 4x4.


Je croyais voir de nombreux camions ex-US Army : je n’en ai pas vu un seul !

Peut être dans le Sud ?
Bon, on n’est pas d’ici, on continue.
On a beau être en montagne, les bananes poussent.
Les chèvres.

Bon j’en mettrai plus des photos de chèvres, on a les mêmes à la maison !

Mais des photos de buffles, y’en aura encore !

Et puis, c’est délicieux, le buffle.
Les taches colorées, ce sont des gonzes qui bossent !

Z-avez vu la pente et les cailloux ?
Là, les enfants ne jouent pas au père Noël.

Ils travaillent et ont ramené quelque chose d’utile dans le panier.

À l’entrée d’un village,
et du champ de maïs.
Là, y a pas que de la rizière mais aussi des montagnes !
Et une usine de parpaings.

Bien entendu, tout est fait à la main.
Faubourgs puis entrée de Dong Van.

Dong Van, c’est le pays des H’mongs noirs, qui portent le béret basque avec leur costume... noir.

Fidèles alliés de la France, ils se sont battus contre le Viêtminh jusqu’en 1959.

Comme ils ne pouvaient continuer à se battre sans munitions, les Viêts sont arrivés dans leur pays du bout du monde et je crois qu’ils ne leur ont pas fait de cadeaux.

Jolie moustiquaire rose et une page du règlement de l’hôtel.


Andrea a lavé hier des jeans, qui ne sont pas encore secs, et pas de cintre dans l’armoire !

La vue depuis la chambre.
Dong Van est littéralement au pied de la montagne.
Un ancien poste français au sommet de la montagne.
Pas grand chose à faire sinon aller voir le marché.
Des petits serpents d’eau. Encore jamais trouvé ça au restau. J’en avais mangé en Chine : c’est délicieux.
On s’offre un verre.

La patronne a compris qu’Andrea voulait son café CHAUD et le lui a servi dans un bol bain-marie.
Pour ne pas boire de café tiède, j’ai une autre technique : je commande des bières !
Un brave paysan revient du champ.

Il porte sa charrue sur le dos et... la cage d’un oiseau !
Deux jolies maisons.
Je crois que le camion est un Mack (?)
Celui-ci est un IFA (Allemagne de l’Est). On en voit encore beaucoup ici.
La Hauptsrasse juste avant le passage du personnel de Veolia.
Et le joli ruisseau qui gazouille à côté de l’hôtel.
Fantaisie de plombier ? L’écoulement du lavabo.

Demain, retour sur Ha Giang.

Date de création : 04/05/2011 à 23:19 - Dernière modification : 09/05/2011 à 17:25,